CAMIONS EN CENTRE VILLE : A QUI PROFITE LE CRIME ?

Un certain nombre d’acteurs économiques, notamment les opérateurs portuaires, les représentantsdes transporteurs routiers, la chambre de commerce et d’industrie de Rouen, font depuis plusieurs semaines le forcing auprès des autorités de l’Etat et des collectivités (ville de Rouen, CREA) pour que les camions reviennent dans le centre-ville, notamment sur les quais rive droite et rive gauche de Rouen.

Ils prétendent que le détour qu’on leur fait faire, par l’A29 et l’A150, pour accéder au port depuis l’accident du pont Mathilde, est économiquement insupportable, en plus de s’acquitter d’un coûteux péage pour les 16 km de l’A29 (beaucoup de camions préfèrent de ce fait envahir la D929 entre le Pucheuil et Tôtes). Ce sont les mêmes qui réclament un contournement est, et le péage indispensable qui irait avec d’après les études de faisabilité…

Dans leur démonstration, ils développent uniquement les aspects économiques et passent sous silence le volet environnemental, et notamment l’impact sanitaire de la circulation des camions en coeur d’agglomération. Alors parlons-en justement :

Une récente étude européenne, dénommée APHEKOM, a mis en évidence que la pollution de l’air était responsable d’une centaine de décès prématurés par an à Rouen. La circulation de camions et voitures est une des principales causes de la pollution de l’air en coeur d’agglomération.

En outre, Air Normand a démontré que, depuis l’accident du pont Mathilde, l’engorgement de la circulation, malgré la décision appropriée du Préfet de détourner les camions du centre-ville, a eu pour conséquence une élévation de 17 à 20 % de la pollution de l’air. On peut en déduire que l’impact sur la santé des riverains est accru d’autant.

Mais tout cela ne semble pas problématique aux acteurs économiques dont on parle… On peut encore y ajouter les camions, tant pis pour la santé des habitants et tant pis si les camions sont eux aussi bloqués dans les embouteillages…

Ces positions sont d’un autre âge ! On ne peut continuer à nous faire mener par ceux qui prétendent orienter les choix de notre agglomération au nom d’une « attractivité » en réalité réduite aux seuls intérêts étroits, de court terme, de la poignée d’entreprises qu’ils représentent, et cela au prix de notre environnement, de notre santé ou de notre sécurité et au prix de la dégradation durable de l’image de notre ville et de notre région, qui coûte en réalité bien plus cher à nos collectivités et nos habitants qu’il n’y paraît…

Pour les groupes d’élu-es EELV de la Région Haute-Normandie,
de la CREA
et de la Ville de Rouen

David CORMAND,
Cyrille MOREAU,
Françoise LESCONNEC & Jean-Michel   BEREGOVOY

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