Vive les transports en commun, non à la casse humaine en milieu rural
(par Mathias Ader, maire de Bois d’Ennebourg, membre d’EELV)
Le contournement Est arrive dans une phase cruciale pour les habitants des plateaux Est.
Le projet est mené dans un triple mépris :
Mépris des habitants de Bois d’Ennebourg et Bois l’Evêque, dont les dommages sociaux ne seront pas étudiés par l’Etat. Mépris des habitants des plateaux Est, qui verront passer une autoroute à péage qu’ils ne pourront pas emprunter vu son coût, et qui n’auront pas plus de transports en commun (TC), en totale contradiction avec les engagements du ministre des transports. Celui-ci demandait,dans sa décision du 2 mars 2006, « qu’une attention particulière soit portée sur la compatibilité du projet avec les mesures de développement des transports en commun et des modes doux ». Or aucune mesure en faveur des TC n’a été demandée aux autorités organisatrices de transport – Région Département et CREA – qui prévoyaient de financer le projet. L’État pouvait obtenir d’elles ces actions en contrepartie de la prise en charge de la maîtrise d’ouvrage globale de la liaison A28-A13 ET du barreau vers le rond-point aux Vaches demandée par ces collectivités. Il n’est en rien !
Mépris des habitants du centre de l’agglomération rouennaise, à qui l’on fait croire en la magie d’un projet qui réglerait tous leurs problèmes d’encombrement et de transports de camions (en 2020 ?) alors que des solutions rapides et bien moins coûteuses sont envisageables dès aujourd’hui – voir le communiqué suivant https://hautenormandie.eelv.fr/2011/09/30/in-septembre-2011-le-pont-flaubert-et-le-contournement-ouest-de-rouen-fetent-leur-troisieme-anniversaire/
Mépris des élus ruraux de la Communauté de commune du Plateau de Martainville (CCPM) concernée par plus du tiers du tracé (Préaux, Bois l’Evêque, Bois d’Ennebourg, Fresne-le-Plan, Mesnil-Raoul) et dont aucun représentant n’est associé au comité de pilotage de l’infrastructure, malgré la demande du président de la CCPM.
La coupe est pleine, les méthodes prédatrices du lobby routier sont d’un autre âge. Rentrons dans le XXIème siècle avec des réponses modernes aux questions de transport et de mobilité, utilisons le milliard d’euros du contournement Est pour des solutions d’aujourd’hui, pas pour reproduire les erreurs d’hier.