CREA : la Lyonnaise des Eaux s’en tire à bon compte

Communiqué de presse du Collectif pour une eau publique, 12 décembre 2011

Contact : David Querret 06.75.53.41.17

A l’issue d’un suspense insoutenable, la CREA a décidé de faire exploiter le réseau d’eau potable du secteur nord-ouest de l’agglomération rouennaise par la Lyonnaise des Eaux (rebaptisée pour la circonstance Eaux de Normandie), à partir du 1er janvier 2012.

Ce secteur était concédé jusque là à cette même Lyonnaise des Eaux qui, pendant des années, y a pratiqué des tarifs largement supérieurs à ceux des autres communes de l’agglomération, tout en affichant des résultats médiocres sur le plan environnemental (en particuliers concernant les taux de fuite du réseau).

Aujourd’hui, le conseil de la CREA est invité à voter une délibération destinée à fixer les modalités de fin de l’ancien contrat avec la Lyonnaise (qui se termine le 31 décembre 2011).

On apprend dans cette délibération que la CREA, pour « solde de tout compte », exige de la Lyonnaise 771.657 euros au titre du renouvellement d’équipements dont la multinationale de l’eau avait la charge.

Cette somme correspond au montant des travaux qui auraient dû être exécutés depuis 2006.

Or, pour la seule année 2010, la Lyonnaise avait ponctionné sur la facture des habitants du secteur Maromme 1,1 million d’euros à titre de « provision pour renouvellement ». Et 1,1 million déjà en 2009. Idem en 2008…

Soit, rien que sur 3 ans, 3,3 millions d’euros « provisionnés » pour des travaux de renouvellement.

  • Ces 3,3 millions ont-ils été vraiment entièrement utilisés pour le renouvellement des équipements ?
  • Combien de millions d’euros ont ainsi été provisionnés par la Lyonnaise depuis 1982 ?
  • Les sommes astronomiques ainsi prélevées ont-elles été réinvesties dans l’entretien du réseau ?

Nous nous posons la question.

Contrairement à d’autres collectivités, la CREA n’a pas fait un bilan technique et financier complet du contrat avec la Lyonnaise.

Bordeaux l’avait fait et récupéré plus de 233 millions de « trop perçu » par la Lyonnaise des Eaux sur son contrat.

A Rouen, la Lyonnaise s’en tire donc avec 771.000 euros à verser… et un nouveau contrat à la clef.

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