Démanteler les centrales et non les finances publiques
L’Autorité de Sûreté Nucléaire a remis aujourd’hui son rapport sur les « Evaluations Complémentaires de Suretés » des installations nucléaires. Les conclusions de ce rapport sont inquiétantes.
La lecture du rapport permet d’envisager l’ampleur des travaux à réaliser : le nombre de « prescriptions » que l’ASN annonce prendre prochainement est considérable. De très nombreuses prescriptions vont notamment au-delà de ce que les exploitants (EDF, AREVA, CEA) avaient proposé. Ainsi, l’ASN, comme l’IRSN, constatent que le parc nucléaire français dispose aujourd’hui d’un niveau de sûreté insuffisant, alors même qu’elles notent l’insuffisance des évaluations, notamment concernant le risque terroriste.
L’ASN confirme aujourd’hui que des interventions lourdes seront nécessaires, à hauteur de plusieurs milliards ou dizaines de milliards d’euros. La situation financière d’AREVA et d’EDF ne peut qu’inquiéter : seront-elles en mesure de réaliser ces investissements en urgence ?
Pour réaliser la transition énergétique tout en sortant de la dynamique de l’endettement, les écologistes proposent :
– d’arrêter rapidement les sites les plus exposés,
– de sécuriser les investissements incontournables pour le parc nucléaire appelé à rester en fonctionnement dans les années à venir,
– de programmer la sortie progressive du nucléaire afin de stopper l’hémorragie d’investissements improductifs.
Seule une politique ambitieuse reposant sur l’efficacité et les énergies renouvelables permet d’assurer la sécurité des populations même en cas d’évènement extrême, de garantir l’indépendance énergétique du pays, de protéger l’environnement et de créer des emplois.
Cécile Duflot
Secrétaire nationale d’Europe Ecologie les Verts